💸 LePragmatique — ou l’art de draguer en mode Leboncoin

Il s’appelait Thomas Ou plutôt “Thom_69”, comme un pseudo de mec cool, un peu roots, un peu sûr de lui.

Sur sa photo : un sourire en coin, une chemise blanche légèrement ouverte, un fond flou (volontairement artistique, probablement pris par son ex).

Sous le nom, une bio calibrée pour séduire :

> “J’aime les choses simples, les gens vrais et les discussions sincères autour d’un bon verre.”

Autant dire que ça sentait le mec posé, équilibré, un peu profond… bref, un match prometteur.

đź’¬ Premier message : la consultation gratuite

Son premier message arrive un dimanche soir :

> “Salut ! Tu fais quoi dans la vie ?”

Classique, poli.

Je réponds : *“Je travaille dans le conseil et la formation.”*

Erreur fatale.

Le retour est immédiat, comme si j’avais prononcé une formule magique :

“Ah génial, justement, j’ai un petit souci avec mon contrat de travail, rien de grave, mais si t’as deux minutes…”

Et me voilà, un dimanche à 22h, en train de lire les détails d’un litige avec la RH d’un mec que je n’ai jamais rencontré.

Pas un mot sur mon sourire, pas un compliment sur ma répartie.

Juste un besoin urgent de **jurisprudence**.

J’ai compris à ce moment-là que **Thomas ne cherchait pas l’amour**, mais un **conseil juridique gratuit**.

Et peut-être un peu d’attention compatissante en option.

🚗 Deuxième épisode : le plan garage

Quelques jours plus tard, “Thomas” revient. Ton décontracté.

> “Dis, t’habites toujours à Lyon ? T’aurais pas un garage ou un box à louer par hasard ?”

Je relis deux fois, pensant Ă  une blague.

Mais non.

Le mec cherchait un parking, littéralement.

J’ai répondu poliment : *“Non, désolée, je ne fais pas encore agence immobilière.”*

Il a réagi avec un petit emoji triste.

Fin du suspens : **aucune relance, aucun rendez-vous, juste un besoin logistique non satisfait**.

🏠 Troisième tentative : l’amour à crédit

Deux semaines plus tard, il réapparaît, façon “revenant numérique”.

Cette fois, le ton est plus doux, presque romantique :

“Tu sais, j’aime bien discuter avec toi, t’as l’air stable et posée.

C’est rare aujourd’hui… D’ailleurs, tu vis seule ou en coloc ?”

Je réponds vaguement, par prudence.

Et là, il enchaîne, sans détour :

> “Parce que je cherche justement un appart en colocation, pas trop cher, avec quelqu’un de sympa. Tu vois le genre ?”

Le genre ? Oui, je vois très bien.

Le genre de mec qui cherche un bail, pas une belle histoire.

Le genre qui swipe pour **trouver un toit, pas une flamme**.

đź’ˇ La prise de conscience

Il existe sur les applis toute une catégorie d’hommes qu’on pourrait appeler **les pragmatiques du swipe**.

Ils ne mentent pas.

Ils ne draguent pas vraiment non plus.

Ils optimisent.

Ils cherchent un bon plan, une opportunité, un conseil.

Leur profil est Ă  mi-chemin entre un CV LinkedIn et une annonce Leboncoin.

Et quelque part, on ne peut pas leur en vouloir : ils vivent dans l’air du temps. |

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