đ« ThĂ©rĂšse ou lâamour au shampooing anti-poux par CĂ©dric â Swipe Stories
Le match đŹ
Parfois, le dating, ça va trÚs vite.
On parle, on échange, on se voit.
Un message, un Ă©moji, un âtu fais quoi ce soir ?â et hop : planifiĂ©.
Câest fluide, simple, presque rassurant. Et puis, parfois⊠ça dĂ©rape.
ThérÚse, elle, ne traßne pas.
Une discussion, trois messages, et elle mâinvite chez elle, place Henri, vers Grange Blanche.
Jâavoue, câest un peu surprenant dâarriver de plein pied dans la vie dâune inconnue. đ
Mais bon, lâĂ©poque est moderne, non ? Alors jây vais, curieux et un brin excitĂ©.
Je choisis une belle bouteille de CĂŽte-RĂŽtie đ· (parce quâelle aime le vin rouge, Ă©videmment), jâenfile ma plus jolie veste, et direction le 3e Ă©tage dâun immeuble qui sent les annĂ©es 1900 et la cire dâabeille.
La surprise đȘ
19h tapantes.
Je suis sur le palier, bouteille Ă la main, sourire prĂȘt.
Et là ⊠bam.
La porte sâouvre dans un joyeux chaos sonore : rires, cris, petits pas qui galopent.
ThĂ©rĂšse mâaccueille⊠accompagnĂ©e de ses deux filles de 4 et 6 ans. đł
Elle me les présente avec un naturel désarmant.
Je reste figĂ©, poliment souriant, un peu comme quand on tâannonce que le dessert prĂ©fĂ©rĂ© du chef, câest le flan nature.
Je mâassois, un peu sonnĂ©, et me dis quâaprĂšs tout, câest peut-ĂȘtre moi le vieux clichĂ© ambulant.
Et si câĂ©tait ça, le vrai fĂ©minisme ? Une femme libre, une mĂšre solo, une soirĂ©e entre shampooings et CĂŽte-RĂŽtie ?
Le grand moment de solitude âł
ThĂ©rĂšse file âdonner la douche aux fillesâ.
Je lâattends dans le salon, le verre Ă la main.
Le premier est bon.
Le deuxiĂšme aussi.
Le troisiĂšme... disons quâil me fait rĂ©flĂ©chir Ă mes choix de vie.
Deux heures plus tard â°, la bouteille est aux trois quarts vide, et je commence Ă envisager dâappeler un taxi imaginaire pour mâĂ©chapper.
Elle revient enfin, radieuse, lâair fatiguĂ© mais conquĂ©rante :
âExcuse-moi, les poux, câest la guerre !â
Oui, tu as bien lu. Les. Poux. đȘłđ„
Je bredouille quelque chose sur âle contexte pas idĂ©alâ, mais elle semble persuadĂ©e que ma libido est dâacier trempĂ©.
La chute đŽ
Je reste. Je dors sur place. Enfin, je reste éveillé sur place.
Parce quâil faut le dire : entre le vin tiĂšde, les poux et les princesses endormies dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©, je suis Ă mille lieues du fantasme de dĂ©part.
Le lendemain matin, elle me sourit tendrement :
âTu vois, câest ça la vraie vie.â
Oui ThĂ©rĂšse, câest la vraie vie.
Mais ce soir, je crois que je vais matcher avec⊠une baby-sitter